Le plus ancien hôtel de Porto-Vecchio, l’hôtel Holzer, souhaitait engager un projet de rénovation, et nous a confié la réalisation de plans complets de ses façades et locaux, soit 30 chambres en plus des parties communes et des zones techniques et administratives.
Pour un tel travail, les techniques modernes de relevé d’intérieur impliquent généralement l’utilisation d’appareils appelés scanners 3D statiques ou dynamiques. Par l’envoi ultra-rapide de rayons laser, ces instruments peuvent enregistrer des centaines de milliers voire des millions de points à la seconde, offrant ainsi une restitution complète et détaillée d’un espace en trois dimensions.
Les deux technologies présentent des différences. Pour l’essentiel, un scanner dynamique est un appareil portable, qui permet d’effectuer un relevé tout en se déplaçant, tandis qu’un scanner statique, beaucoup plus précis, doit être posé, généralement sur un trépied. C’est typiquement ce dernier système que nous aurions utilisé pour satisfaire aux exigences de justesse du projet.
Cependant, nous devions intervenir dans des conditions particulières. En effet, même hors saison, l’hôtel était ouvert. Il fallait donc éviter autant que possible de perturber son fonctionnement, et notamment le travail de ses équipes dans les chambres, les parties communes et les locaux administratifs. Nous allions devoir enchaîner nos relevés en libérant rapidement chaque pièce.
Dans un tel environnement et sous de telles contraintes, un scanner statique présente deux inconvénients. Tout d’abord, pour fournir un relevé aussi exhaustif que possible en une seule prise, il doit être positionné de préférence au centre de la pièce, ce qui n’est pas évident dans une chambre dont la superficie est principalement occupée par un lit. Dès lors, il aurait fallu multiplier les positions – et donc les durées d’occupation – pour une même pièce. Ensuite, un scanner et son trépied forment un ensemble relativement lourd et encombrant, inadapté aux pièces exiguës, comme certaines des salles d’eau que nous allions visiter.
Dans ces conditions, nous avons dû faire le choix d’un travail “à l’ancienne”, à l’aide de simples mètres rubans et de télémètres laser, en dessinant sur place et en temps réel les locaux, sans omission ni erreur qui nous auraient conduits à des relevés complémentaires pénalisants pour l’activité de notre client. Notre habitude et notre expérience de ces techniques traditionnelles nous ont permis de répondre à ces exigences, et cette mission montre qu’en matière de relevé, il n’existe pas d’outil universel, mais un ensemble de méthodes et de moyens, parmi lesquels nous savons sélectionner les plus adaptés à la mission qui nous est confiée.